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* * * UN MÉTIER D'AUTREFOIS * * *

- - - - - - - - L'art ancestral - - - - - - - -

= = = = = = = La Fileuse = = = = = = =

- - - - - - - - - Artisanat d'Art - Fileuse - Ennoblisseur - Créatrice - - - - - - - - -

«Alors que la plupart des gens rêvent au succès,

les gagnants sont bien réveillés et travaillent dur pour y arriver»

 

LE CHANVRE - LE LIN

 

 

 

PHOTOS D'AUTREFOIS

août 2012 Marché de l'Ile Jourdain
août 2012 Marché de l'Ile Jourdain

Notre Patrimoine

 

Notre patrimoine, si important pour mieux comprendre notre passé, il faut qu'il fasse encore plus l'objet de la part des collectivités territoriales, d'un entretien et d'une protection efficaces, voire d'un classement au titre des objets.

 

Le patrimoine peut revêtir différentes formes : chants, costumes, danses, traditions gastronomiques, jeux, mythes, contes et légendes, petits métiers, témoignages, captation de techniques et de savoir-faire, documents écrits et d'archives (dont audiovisuelles), etc.

 

Le patrimoine fait appel à l'idée d'un héritage légué par les générations qui nous ont précédés, et que nous devons transmettre intact ou augmenté aux générations futures, ainsi qu'à la nécessité de constituer un patrimoine pour demain. Il relève du bien public et du bien commun.

 

LA FILEUSE

poème de Paul Valéry

 

Assise, la fileuse au bleu de la croisée

Où le jardin mélodieux se dodeline ;

Le rouet ancien qui ronfle l'a grisée.

 

Lasse, ayant bu l'azur, de filer la câline

Chevelure, à ses doigts si faibles évasive,

Elle songe, et sa tête petite s'incline.

 

Un arbuste et l'air pur font une source vive

Qui, suspendue au jour, délicieuse arrose

De ses pertes de fleurs le jardin de l'oisive.

 

Une tige, où le vent vagabond se repose,

Courbe le salut vain de sa grâce étoilée,

Dédiant magnifique, au vieux rouet sa rose.

 

Mais la dormeuse file une laine isolée ;

Mystérieusement l'ombre frêle se tresse

Au fil de ses doigts longs et qui dorment, filée.

 

Le songe se dévide avec une paresse

Angélique, et sans cesse, aux doux fuseaux crédule,

La chevelure ondule au gré de la caresse...

 

Derrière tant de fleurs, l'azur se dissimule,

Fileuse de feuillage et de lumière ceinte :

Tout le ciel vert se meurt. Le dernier arbre brûle.

 

Ta sœur, la grande rose où sourit une sainte,

Parfume ton front vague au vent de son haleine

Innocente, et tu crois languir... Tu es éteinte

 

Au bleu de la croisée où tu filais la laine.

 

 

Bern Klene - Galerie Galya
Bern Klene - Galerie Galya

Le filage à la main

 

Un rouet est un instrument ancien à roue actionné par une pédale ou une manivelle, et servant au filage de la laine, le chanvre ou le lin et toute autre fibre

 

  • 1ier siècle - rouet à la main en Chine
  • vers 1210 en Chine : Première représentation figurée du rouet à main.
Sainte Agnès souvent l'hiver progresse douce comme l'agneau avec lequel elle est souvent représentée
Sainte Agnès souvent l'hiver progresse douce comme l'agneau avec lequel elle est souvent représentée
  • vers 1224 : introduction à Venise et en France
  • vers 1300 : rouet à canetter
  • 1470 : première représentation en Allemagne du rouet à ailettes
  • James Hargreaves invente la Spinning Jenny
  • Les innovations technique importantes accroissent la productivité dès 1800.
  • Le rouet et concurrencé par le Mule-jenny qui porte trente broches.

Au XIIIe siècle, le fuseau est remplacé dans plusieurs régions d'Occident par le rouet actionné au moyen d'une manivelle pour filer les textiles.

 

En Europe, l'Usage du rouet à ailette se rénéralise à la fin du XVe siècle.

 

 

FILE LA LAINE, FILE LES JOURS

1950-59 chantée par Jacques Douai, écrite par Robert Marcy.

 

1170 ... la femme reste au château filer la laine pendant que son amant combat

 

Dans la chanson de nos pères Monsieur de Malbrough est mort

Si c’était un pauvre hère On n’en dirait rien encore

Mais la dame à sa fenêtre Pleurant sur son triste sort

Dans mille ans, deux mille peut-être Se désolera encore.

 

refrain ./.

File la laine, file les jours Garde ma peine et mon amour

Livre d’images des rêves lourds Ouvre la page à l’éternel retour.

 

 

Hennins aux rubans de soie Chansons bleues de troubadours

Regrets des festins de joie Ou fleurs du joli tambour

Dans la grande cheminée S’éteint le feu du bonheur

Car la dame abandonnée Ne retrouvera son cœur.

 

./.

 

Croisés des grandes batailles Sachez vos lances manier

Ajustez cottes de mailles Armures et boucliers

Si l’ennemi vous assaille Gardez-vous de trépasser

Car derrière vos murailles On attend sans se lasser.

 

./.

Le Filetage

 

Le filetage et le tissage sont pratiqués depuis très longtemps, c’est un métier féminin par excellence et au Moyen-âge, toutes les femmes et jeunes filles savent filer.

Le principe du filage est relativement simple mais demande une certaine dextérité : il faut attacher une réserve de laine, de filasse de lin ou de chanvre à l’extrémité supérieure de la quenouille à l’aide d’un ruban.

De la main gauche, la fileuse étire la laine, et de la main droite elle fait tourner le fuseau pour tordre le brin. Lorsq’une certaine longueur de fil est obtenue, elle l’enroule autour du fuseau et poursuit inlassablement. Tout est dans le doigté. On reconnaît une bonne fileuse à la régularité du fil. Un kilo de laine, cela veut dire dix pelotes et huits jours de travail.

Ce n’est que beaucoup plus tard, vers le milieu du XVème siècle que le rouet fait son apparition, celui-ci permet d’assurer le bobinage et le filage à la fois. Le rouet à pédale a permis d’obtenir un travail beaucoup plus régulier et surtout plus rapide. La laine ainsi filée pouvait être tissée ou tricotée.Mais ce que nous avons oublier de dire, c’est que la laine une fois récolté de la tonte des moutons et désuintée (On la laissait tremper pendant huit jours dans une eau ordinaire changée tous les jours) était cardée, c’est-à-dire : les fibres écartées grâce à des peignes (planches garnies de pointes de clou). Ce n’est que le fil terminé que la laine était lavée, la graisse subsitante permettant à la laine de mieux glisser entre les doigts de la fileuse.

Le caractère long et répétitif de ce métier a inspiré plusieurs expressions tel : « filer du mauvais coton », « être au rouet », « se faire embobiner » ou encore « avoir un drôle de bobine ».

Cançon de la hialaira  Chanson de la fileuse

Chanson traditionnelle (Occitan)

Au ton coenh qu'as un riban blanc

Blanc com nèu au sorelh lhevant

Bèra hialaira, bèra hialaira

Qui hialas deu matin au ser.

Ditz-me perqué

Vira, husèth, vira, vira

Deu matin au ser vira, vira

Que cau ua pelha entà abilhar

(Français)

À ta quenouill' tu as un ruban blanc

Blanc comm' la neige au soleil levant

Belle fileuse, belle fileuse

Qui files du matin au soir

Dis-moi pourquoi

Tourne fuseau, tourne, tourne,

Du matin au soir, tourne, tourne

Il faut un ling' pour habiller

La petite qu'on va baptiser.

Les fileuses dans les Pyrénées

 

Un autre matériau disponible jadis en grande quantité sur place, la laine des moutons, était souvent travaillée au sein même de la famille.

On disait que "la laine paie la rente du fermier". Donc on faisait souvent davantage cas de la toison que de l'animal qui la portait : on s'attachait à accroître l'effectif du troupeau, plutôt qu'à améliorer la qualité des animaux.

 

Dans la plupart des maisons la laine des ovins était filée pour son propre compte...

   

1910 fileuse dans les Pyrénées

 

 

Victor Hugo 1802-1885
Victor Hugo 1802-1885

 

Le rouet d'Omphale

de Victor HUGO (1802-1885)

 

Il est dans l'atrium, le beau rouet d'ivoire.

La roue agile est blanche, et la quenouille est noire ;

La quenouille est d'ébène incrusté de lapis.

Il est dans l'atrium sur un riche tapis.

 

Un ouvrier d'Egine a sculpté sur la plinthe

Europe, dont un dieu n'écoute pas la plainte.

Le taureau blanc l'emporte. Europe, sans espoir,

Crie, et, baissant les yeux, s'épouvante de voir

L'Océan monstrueux qui baise ses pieds roses.

 

Des aiguilles, du fil, des boites demi-closes,

Les laines de Milet, peintes de pourpre et d'or,

Emplissent un panier près du rouet qui dort.

 

Cependant, odieux, effroyables, énormes,

Dans le fond du palais, vingt fantômes difformes,

Vingt monstres tout sanglants, qu'on ne voit qu'à demi,

Errent en foule autour du rouet endormi :

Le lion néméen, l'hydre affreuse de Lerne,

Cacus, le noir brigand de la noire caverne,

Le triple Géryon, et les typhons des eaux

Qui le soir à grand bruit soufflent dans les roseaux ;

De la massue au front tous ont l'empreinte horrible,

Et tous, sans approcher, rôdant d'un air terrible,

Sur le rouet, où pend un fil souple et lié,

fixent de loin dans l'ombre un oeil humilié

 

 

http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor_hugo/le_rouet_d_omphale

 

La Laine dans l’économie montagnarde pyrénéenne

 

Autrefois la laine se vendait partout, puis devant l’arrivée de nouvelles matières ou de nouvelles techniques, les éleveurs ont bien souvent étés obligés de la bruler. Mais peu à peu, grâce à de nouveaux débouchés comme le marché de l’isolation thermique ou la recherche de laine de haute qualité pour la confection, le foyer économique lié à la laine est en train de se réactiver petit à petit.

Il y a tout juste quelques décennies et un peu moins dans quelques endroits isolés de la chaine des Pyrénées, la laine était source de bienfait et de rentabilité.

Une partie était utilisée par chaque foyer : lavée à la rivière (la qualité et la minéralisation de l’eau avait son importance), séchée puis cardée elle était ensuite filée à la quenouille et au fuseau.

Une autre partie de la laine récoltée servait à la confection de matelas. On essayait de vendre les plus belles pelotes au marché ou chez le tisserand tandis que les femmes tricotaient inlassablement des sous-vêtements ou des chaussettes.

Les hommes participaient à la tâche en fonction de leur âge : les vieux cardaient au coin du feu tandis que les plus robustes actionnaient des métiers à tisser à bras pour fabriquer de la toile ou des sangles qui servaient au bâtage des mulets.

illustré par Anne Anderson
illustré par Anne Anderson

 

 

 

 

La Belle au Bois dormant, dans un conte ou dessin animé de Disney, se pique avec la quenouille d'un rouet et s'endort.

Filer la laine, travail qui s'effectue avec un fuseau ou un rouet.

Les fibres peuvent être filées sans avoir été lavées ni cardées, c'est le filage en suint.

Mais on peut choisir de laver la laine avant filage, il sera nécessaire de dessuinter la laine à l'aide d'un tensioactif ou de cristaux de soude.

L'étape suivante consiste à carder ou à peigner les fibres. Le cardage s'effectue avec une paire de cardes à main, ou une cardeuse à rouleau, et l'on obtient un rouleau avec les cardes à main, ou une nappe avec la cardeuse. On carde généralement les fibres courtes (mérinos, coton).

Le peignage s'effectue avec une paire de peignes et l'on obtient un ruban-fil. On peigne généralement les fibres longues (alpaga, mohair).

C'est lors du cardage ou du peignage que l'on peut faire des mélanges de matières et de couleurs. Il peut être intéressant par exemple, de mélanger du mohair avec de la laine afin de conserver l'élasticité de la laine et la brillance du mohair.

 

 

Ensuite arrive l'étape du filage. La manière de filer les fibres dépend du type de fibre et de sa préparation, mais il existe principalement deux manières de filer :

  1. type « laine à carde » : avec de la laine cardée ; on ne pince pas les fibres au moment du filage, et on met peu de torsions. On obtient un fil souple et gonflant.
  2. type « laine à peigne » : on pince le fil en cours de filage pour chasser l'air, et on met davantage de torsion. On obtient un fil fin et lisse.

 

Une fois que l'on a filé une quantité suffisante sur une bobine, on peut passer au filage de la deuxième bobine, en troisième en arrive à assembler les deux fils afin d'obtenir un brin de laine plus épais, régulier et doux.

Puis on met le fil obtenu sur le dévidoire en écheveau ou d'un écheveaudoir, ce qui rend le fil plus facile à laver et à teindre éventuellement.

La teinture se fait toujours sur des fibres propres, mais elle peut avoir lieu à tout moment : sur les mèches brutes, sur les nappes cardées, les rubans, ou enfin sur le fil terminé. 

 

Tout ce qui ressemble de près ou de loin à des poils peut se filer :

  • fibres végétales : lin, coton, chanvre, ramie, bambou, ortie, soja ;
  • fibres animales : laine, mohair (chèvre), angora (lapin), alpaga, lama, chameau, yak, cachemire (chèvre), soie, chat, chien, qiviut (musc ox), bison, opossum, cashmerino (chèvre) ;
  • fibres transformées : viscose, protéines de lait, tencel, glitz, ingeo (maïs), nylon

Mais aussi les cheveux, papier découpé en lanière, raphia…

 

Outre les vestiges que l'on a pu trouver au fond des armoires, les contrats de mariage donnent de précieux indices sur la façon de se vêtir de nos aïeux, qui perdura avec peu de variantes jusqu'au milieu du XX e siècle.

 

Les chemises étaient à manches longues, avec une encolure "ras-du-cou" pour les femmes, à col pointu et plastron plissé pour les hommes.

 

Pour l'hiver, les chemises d'homme étaient parfois faites d'un tissu "tramé lin et ourdi laine".

 

Les sous-vêtements en laine étaient "tricotés main" : maillots de corps, jupons, caleçons longs, chaussettes et bas. En raison des caprices du climat, il était prudent de porter constamment un sous-vêtement en laine.

 

La laine utilisée dans les Pyrénées centrales provient des brebis « lachas » et « resas »,elle est d’abord lavée dans de l’eau naturelle tiédie et issue de préférence des massifs cristallins, séchée, cardée, filée, mise en écheveau ou en pelotes.

Ce sont généralement les femmes qui s’occupent de ces taches bien que le cardage manuel voire le filage concerne également les hommes, soit les Bergers en estive soit les anciens qui ne vont plus guère aux champs.

Le rouet est également manié par les femmes mais le métier à tisser familial par les hommes et il est fréquent également de voir des enfants apprendre le travail de tisserand dès leur plus jeune enfance.

 

L’image de la fileuse de laine fait partie de l’inconscient collectif des peuples des Pyrénées qui cherchent à assurer leur survie.

 

La perte de temps n’existe pas et le berger ou la vendeuse de bois ne se déplacent jamais sans leur quenouille ; les vieux, pendant les longues soirées d’hiver, pratiquent le cardage depuis toujours et les plus vigoureux utilisent leurs bras pour tisser inlassablement.

La laine noire sera utilisée pour tisser des draps de bure après foulonnage au pied tandis que la laine blanche sera convertie en drap que l’on fera éventuellement teindre.

Ces deux types de matières serviront à la confection des vêtements des paysans et des bergers : vestes et pantalons de bure, pèlerines et capes, coiffes et chaussettes.

Pour les chemises et le linge de corps, on préférera le lin dont la culture et largement répandue sans les Pyrénées centrales, à tel point que l’on appelait autrefois la Bigorre « le Pays Bleu ».

La filature mécanique prendra peu à peu le dessus sur le filage au rouet, pratiqué à domicile dans les Hautes Pyrénées mais cette activité ne disparaitra totalement dans les villages de montagne qu’à la fin de la Guerre 39/45.

Gandhi sur son rouet
Gandhi sur son rouet

 

 

Le rouet a été l'instrument emplématique de Gandhi contre la tutelle britannique. Dès 1921 il incita son peuple à ne plus acheter d'habits en provenance de l'étranger au profit de ceux produits localement.

Gandhi donna l'exemple en filant lui-même sur son rouet le coton dont il faisait son dhoti.